Les jeux olympiques de Carthage


Publié le 04/08/2024 à 07:42

Par __z__

 

Les candidats à la course aux présidentielles du 6 Octobre 2024, ont jusqu’à après demain, mardi 6 août, pour déposer leurs dossiers auprès de l’ISIE. Outre le quasi-sadisme des critères d’acceptation (nombre de parrainages astronomiques, chantage au Bulletin numéro 3…) existe une condition non écrite que le président Zabaïed rappelle pourtant à chacun de ses discours : il faut avoir été validé patriote par la seule autorité compétente à savoir : Zabaïed en personne.

Sauf que ce même Zabaïed (qui participe évidemment à la course, soit dit en passant) martèle jour et nuit que tous ceux qui font de la politique en Tunisie sont soit des traitres, des corrompus ou des comploteurs, sauf lui évidemment, car Zabaïed ne fait pas de politique voyons ! Il accomplit juste une mission prophétique (payée 30 milles dinars par mois) !

Z- Les jeux olympiques de Carthage

Dans cette logique, faire de la politique est déjà un élément à charge suffisant pour que la Justice jette en prison la moitié du bestiaire politique tunisien toutes espèces confondues (Ghannouchi, Abir Moussi, Khayam Turki, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi…). Et c’est pourquoi il y a lieu de penser que l’objectif des prochaines élections serait précisément de piéger les bêtes qui sont encore dans la nature afin qu’elles puissent rejoindre leurs congénères dans un seul et unique lieu de captivité.

 

  • C’est le cas de Lotfi Mraihi (voir ici). A peine s’était-il déclaré candidat, qu’il s’est retrouvé en état d’arrestation. La Justice s’est soudain rappelée d’un vieux contentieux bancaire et l’a condamné à huit mois de prison ferme avec interdiction à vie de se présenter aux élections (oui oui !)
  • Il y a aussi l’ancien ministre de la santé, autrefois membre influent d’Ennahdha, Abdellatif Mekki, qui après avoir exprimé son intention de se porter candidat à la présidentielle, est rattrapé une semaine plus tard, comme par magie, par une obscure affaire qui remonte à 2011 (voir ici).
  • Il y a aussi le cas de Mondher Zenaïdi. Même scénario. Cet ancien mauve résident à l’étranger s’est retrouvé sous le coup d’un mandat d’arrêt international 48 heures après l’annonce de son éventuelle candidature aux présidentielles (voir ici).
  • Pareil pour Sadi Said, qui a carrément pris la fuite (voir ici).

On peut aussi citer les exemples encore plus récents où ce sont les équipes des candidats qui sont directement inquiétées par le régime. C’est le cas du rappeur et « homme d’affaire » K2RHYM qui voit 4 membres de son staff condamnés (voir ici). Le cas aussi de Nizar Chaari dont 3 collaborateurs sont suspectés « d’entente criminelle »(voir ici).

Demeure encore épargné -jusqu’à quand ?- l’acteur et réalisateur Nasreddine Shili qui s’est porté candidat et qui fait office d’extraterrestre (voir ici). Il s’agit d’un prétendant pas assez sérieux pour inquiéter le régime à moins que Zabaïed ait-il vu en Shili un prophète à sa hauteur digne de participer à la course présidentielle ?

Conclusion

J’espère que ce résumé suffit à convaincre qu’il ne faut ni voter; encore moins participer à ce traquenard. J’espère surtout qu’aucune personne sérieuse ne parie sur cette comédie pour espérer une quelconque alternance politique. Il n y a nulle alternance dans une dictature nous le savons depuis Ben Ali. La seule lutte qui vaille : faire tomber le régime !


PS: Si vous voulez m’aider à publier à un rythme accéléré mes textes et mes dessins d’ici le 6 Octobre, et ce afin de mener cette lutte contre le chlékisme au moins par le verbe et la couleur, soutenez-moi par un mini don sur Tipeee, et Boukornine vous le rendra : 

 

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