La syndrome de Kaïsperger
Publié le 21/09/2024 à 13:34 Par __z__
Les Tunisiens n’avaient pas besoin d’un rapport médical ou d’un article de journal, pour se douter que ça ne tournait pas très rond dans la tête de Kaïs Saïed. Cependant, l’article de « Maghreb intelligence » (une officine de renseignements proche du Maroc) et ses prétendues révélations sur la santé mentale du président ont redonné du crédit à cette hypothèse. On y apprend que Saïed aurait séjourné chez les zinzins entre 2001 et 2002, qu’il serait atteint « d’alexithymie » et du syndrome d’Asperger (voir ici).
Cependant, quelque soit le diagnostic de l’Etat psychiatrique du président, demeurera hors de portée de la médecine le phénomène qu’on observe depuis le coup d’Etat du 25 juillet 2021, à savoir la contagion de la folie de Saïed sur son entourage : sur ce blog par exemple, j’ai modestement tenté de décrire l’irrationnalité qui frappe toutes ces personnes qui sont au service de la psychose présidentielle.
De Bouasker, à Jrad en passant par Jaffel, tout porte à croire que ces individus partagent la vision hallucinatoire du président. Le zèle qu’ils manifestent à tordre le réel pour le rendre compatible avec l’imaginaire délirant de Saïed, montre que eux aussi sont passés de l’autre côté du miroir : Cela va de l’arrestation des opposants au nom d’un complot imaginaire, à la réécriture de l’actualité et des texte de lois. Ils ne s’en gênent vraiment pas. A l’instar du chlékador Brahim Bouderbela, président du parlement, qui vient tout juste d’ordonner la soumission d’un projet de loi électoral à quelques jours des élections. Ce projet, qui sera voté en toute urgence, annulera tout recours judiciaire contre le processus électoral et ce afin d’assurer, coûte que coûte, la réélection du président ! (voir ici)
Une contagion généralisée
De la folie collective vous dis-je ! Une folie contagieuse qui sort des cercles du Pouvoir et qui parvient à atteindre des milliers de concitoyens, ceux que j’appelle les chlékistes. Saïed par son discours paranoïaque réveille les psychoses de ces nombreux Tunisiens. Ils finissent par adopter sa vision hallucinatoire d’un monde habité par le mal qui sera sauvé par la Sainte Chléka. Nous avons à faire à un phénomène quasi-religieux qui relève de la psychologie des foules. Cette situation ubuesque donne l’impression que le salut national ne passera ni par le politique ni par l’économique, mais par le psychanalytique.
L’autre hypothèse
Des gens très sérieux pensent que Saïed serait la victime d’un cercle restreint de personnes. Ces derniers profiteraient de sa vulnérabilité mentale pour s’accaparer des pleins pouvoirs. Ils seraient les inventeurs de toutes ces histoires de complots pour le tenir à l’écart de se qui se trame vraiment. Ils lui feraient même consommer des substances pour le maintenir dans une réalité parallèle (voir ici). Un tel scénario, qui est tout aussi complotiste que le complotisme actuel de Saïed, n’est pourtant pas plus surréaliste que la situation que nous subissons. Cette hypothèse nous permet d’envisager dans le sauvetage du président, le sauvetage de tout le pays, et de prêter à notre immobilisme le caractère de non-assistance à personne et pays en danger.
Conclusion
Nous sommes à J-15 des élections. Rien n’est encore joué. Chaque jour continue à nous apporter son lot de surprises. Le mur est face à nous. Nous fonçons droit devant, mais quelques mètres nous séparent encore de notre destination. Ces derniers mètres nous permettent encore d’espérer un dernier virage.
PS: Un petit don pour Z, un grand doigt pour Zabaïed !
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