جمعية القضاة التونسيين : بيان المقررين الخاصين للأمم المتحدة

تونس في: 31 ماي 2024

أربعة مقررين خاصين للأمم المتحدة يصدرون بيانا حول وضع القضاء والمحاماة في تونس

يعلم المكتب التنفيذي لجمعية القضاة التونسيين أنه صدر اليوم الجمعة 31 ماي 2024 بيان عن أربعة مقررين خاصين للأمم المتحدة وهم على التوالي:

– السيدة مارغريت ساترثويت، Margaret Satterthwaite المقررة الخاصة المعنية باستقلال القضاة والمحامين؛

– السيدة جينا روميرو، Gina Romeroالمقررة الخاصة المعنية بالحق في حرية التجمع السلمي وتكوين الجمعيات؛

– السيدة إيرين خان، Irene Khanالمقررة الخاصة المعنية بحرية الرأي والتعبير؛

– السيدة ماري لولور، Mary Lawlorالمقررة الخاصة المعنية بحالة المدافعين عن حقوق الإنسان.

تحت عنوان: يجب وقف التدخل في النظام القضائي ومضايقة المحامين في تونس

تعرض من خلاله خبراء الأمم المتحدة إلى الاحتجاز العنيف للمحامين سنية الدهماني ومهدي زقروبة واعتقالهما في مقر هيئة المحامين التونسيين، وأبدوا صدمتهم لما تمت معاينته من آثار عنف على الأستاذ زقروبة داعيين إلى ضرورة تمكينه من تلقي العناية الطبية وإجراء تحقيق مستقل، مؤكدين رفضهم المطلق للتعذيب.

كما تعرّض البيان إلى منع رئيس جمعية القضاة التونسيين من الالتحاق بالاجتماع السنوي للاتحاد الدولي للقضاة المقرر بداية شهر ماي الجاري دون أي مبرر مبدين خشيتهم من أن يكون ذلك في إطار أعمال انتقامية ضد القاضي أنس الحمادي وأن يشكّل قيودًا مفرطة على الحق في حرية الرأي والتعبير، وكذلك على الحق في حرية التجمع السلمي وتكوين الجمعيات للمحامين والقضاة في تونس معبّرين عن قلقهم العميق إزاء التأثير السلبي للإجراءات الأخيرة المتخذة من السلطة التنفيذية على استقلال القضاء، والحق في محاكمة عادلة والوصول إلى العدالة للجميع في تونس.

كما تناول البيان استعمال وزارة العدل مذكرات العمل أثناء السنة القضائية بشكل تعسفي وخارج كل الضوابط القانونية لنقلة القضاة وتغيير تركيبة المحاكم والمشرفين عليها وتغيير أعضاء النيابة العمومية وقضاة التحقيق والهيئات الحكمية بعد عمليات استجواب للقضاة بواسطة التفقدية العامة فيما يشبه الإجراءات الانتقامية والعقابية.

وأعرب خبراء الأمم المتحدة عن قلقهم بشأن استقلالية القضاء بعد قيام رئيس الجمهورية بحلّ المجلس الأعلى للقضاء في فيفري 2022 وعزل 57 قاضياً بإجراءات موجزة في جوان 2022 داعين السلطات التونسية إلى وضع حد لجميع القيود غير المبررة على الممارسة المشروعة للحق في حرية التجمع السلمي وتكوين الجمعيات من قبل القضاة والمحامين في تونس مؤكدين استعدادهم للحوار البناء بشأن هذه القضايا الحاسمة التي تمت مراسلة السلطات التونسية بخصوصها”.

وفي ما يلي نصّ البيان باللغة الفرنسية الذي تجدونه على الرابط التالي:

https://www.ohchr.org/…/tunisia-interference-judiciary…

Tunisie: les ingérences dans le système judiciaire et le harcèlement des avocats doivent cesser, déclarent les expertes de l’ONU

GENÈVE (31 mai 2024) – La détention violente et l’arrestation des avocats Sonia Dahmani et Mehdi Zaghrouba au siège de l’Ordre des avocats de Tunisie, et l’empêchement d’un éminent juge de participer à une réunion internationale, sont des violations inacceptables des droits fondamentaux auxquelles il faut mettre fin, ont déclaré des expertes de l’ONU.

« Nous sommes choquées de constater que lors de son audition, M. Zaghrouba portait des marques de coups, des ecchymoses et des griffures sur différentes parties de son corps, notamment sur son épaule droite, son dos, ses jambes, ses bras et ses doigts », ont déclaré les expertes. « Au cours de la procédure, l’état de santé de M. Zaghrouba s’est rapidement détérioré, il a commencé à vomir, puis il a perdu connaissance ».

Les expertes ont demandé que Zaghrouba reçoive des soins médicaux immédiats et qu’une enquête indépendante soit menée, ajoutant que l’interdiction de la torture est absolue.

« Nous notons avec inquiétude que le juge Anas Hmedi, président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), s’est vu refuser sa demande de congé pour assister à la réunion annuelle de l’Association internationale des juges en Afrique en mai », ont déclaré les expertes. « Nous sommes particulièrement préoccupées par le fait que le refus du ministère de la Justice ne contenait aucune justification et restreignait les activités syndicales de l’AMT en refusant à son président le congé nécessaire à son voyage officiel ».

Ces détentions, les descentes dans les barreaux, le refus d’accorder un congé au président de l’AMT, constituent des restrictions excessives au droit à la liberté d’opinion et d’expression, ainsi qu’aux droits à la liberté de réunion pacifique et d’association pour les avocats et les juges en Tunisie, ont déclaré les expertes.

« Nous craignons que ces actions ne constituent des représailles contre le juge Anas Hmedi pour avoir exercé ses droits à la liberté de réunion pacifique et d’association », ont-elles déclaré. « Conformément au droit international des droits de l’homme, les membres de l’appareil judiciaire ont droit, comme toute autre personne, à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ».

« Nous sommes profondément préoccupées par l’impact négatif des récentes actions de l’exécutif sur l’indépendance judiciaire, le droit à un procès équitable et l’accès à la justice pour tous en Tunisie ».

Les rapporteuses spéciales ont indiqué que le ministère de la Justice a commencé à utiliser le mécanisme des notes de travail, de manière arbitraire et en dehors de tout cadre juridique, pour modifier la composition des tribunaux, de leurs présidents, des juges du ministère public, des juges d’instruction et des chambres judiciaires.

« Nous sommes d’autant plus inquiets que ces notes font suite à des interrogatoires de juges par l’Inspection générale du ministère de la Justice et portent atteinte à l’indépendance et à l’impartialité du travail judiciaire. Ces changements au milieu de l’année judiciaire semblent être des représailles ou des punitions », ont-elles déclaré.

Les experts ont exprimé leur inquiétude quant à l’indépendance de la justice après que le président Kais Saied a dissous le Conseil supérieur de la magistrature en février 2022 et révoqué sommairement 57 juges en juin 2022.

« Nous demandons instamment au gouvernement de mettre fin à toutes les restrictions injustifiées à l’exercice légitime des droits à la liberté de réunion pacifique et d’association des juges et des avocats en Tunisie. Nous restons disponibles pour un dialogue constructif sur ces questions cruciales », ont déclaré les expertes.

Les rapporteuses spéciales ont écrit à la Tunisie à ce sujet.

Les expertes :

Margaret Satterthwaite, Rapporteuse spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats ;

Gina Romero, Rapporteuse spéciale sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association ;

Irene Khan, Rapporteuse spéciale sur la liberté d’opinion et d’expression ;

Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.

Droits de l’homme des Nations unies, page pays – Tunisie

عن المكتب التنفيذي رئيس الجمعية أنس الحمادي

 

 

 

 

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